lundi 18 février 2013

Accord de paix : propositions


Tandis qu'Israël est entrain de se doter d'un nouveau gouvernement – et que les Palestiniens ne s'entendent toujours pas entre Hamas et Autorité palestinienne – je n'oublie pas que le plus important sera pour les parties concernées d'atteindre la paix. Cette paix, Israël la mérite depuis 1948, date à laquelle l'ONU a confirmé sa déclaration d'indépendance et que les Arabes ont combattue ; le peuple palestinien la mérite, lui qui a eu le malheur d'avoir des leaders qui ont toujours été intéressés à d'autres objectifs que la paix. 
Le président américain Barack Obama a déclaré récemment qu'il se rendrait dans la région au mois de mars. L'occasion doit être saisie pour relancer un processus de paix moribond. Pour cela, il faudra convaincre les leaders politiques israéliens que le statu quo ne peut plus durer, pour le bien du peuple palestinien avant tout, mais également pour les Israéliens eux-mêmes. D'autre part, il faudra convaincre les leaders politiques palestiniens de choisir le chemin de la paix. Pour le Hamas, ses dirigeants devront décider de mettre fin à leur volonté d'éradiquer l'État d'Israël – ce qui signifie cesser la lutte armée et reconnaître l'État hébreu – et pour l'Autorité palestinienne, il faudra que Mahmoud Abbas ait le courage de désavouer le Hamas – si celui-ci continuait sur son chemin actuel – et de retourner à la table des négociations qu'il a abandonnée depuis plusieurs années.


Je présente ci-dessous ce qui serait mes propositions au Président américain si j'étais son conseiller. En agissant de la sorte, j'utilise le privilège du citoyen du monde qui possède un accès à internet et la possibilité d'exposer ses idées sans être menacé d'aucune sorte. Ses propositions sont évidemment ouvertes aux critiques constructives ; leur caractéristique est de se vouloir réalistes et de mettre la notion de compromis au centre des pourparlers. (Pour avoir plus d'explications à propos de ma démarche, on peut lire ce texte.)

Présupposés
  • Les parties prenant part aux négociations adhèrent au concept de « deux nations, deux États » qui signifie la reconnaissance mutuelle et le droit des deux parties à vivre dans leur propre pays. Du côté palestinien, cela exclut pour l'instant le Hamas, tandis que du côté israélien, le premier ministre Benyamin Netanyahou devra s'assurer que ce concept recevra un accueil positif (c'est-à-dire majoritaire) à la Knesset.
  • Les parties s'engagent à faire ratifier par leur parlement respectif l'accord qu'elles auront signé.

Points de négociation
1. Limites territoriales de 1967
Les futures frontières entre les deux États devront suivre à peu de chose près les limites tracées après le conflit de 1967 (accord de principe de Mahmoud Abbas).

2. Statut de Jérusalem
La ville de Jérusalem doit être la capitale des deux pays. Cela signifie que ce qu'on appelle aujourd'hui « Jérusalem-est » deviendra la capitale de l'État de Palestine (accord de principe de l'ancien premier ministre israélien Ehud Olmert)1.

3. Droit de retour des réfugiés palestiniens
Les deux parties discuteront d'un accueil symbolique en Israël d'un nombre limité de familles palestiniennes2 originaires de ce qui est aujourd'hui l'État d'Israël. À l'exception de ce geste symbolique, la partie palestinienne accepte d'abandonner la revendication du droit de retour des Palestiniens3.

4. Sécurité des Israéliens au sein de l'État palestinien
Les deux États s'engagent à assurer la sécurité de tous leurs citoyens, sans égard pour leurs croyances religieuses. Conséquemment, il sera offert aux Israéliens qui vivent aujourd'hui dans ce qui sera le futur État palestinien d'obtenir la nationalité palestinienne. Leur sécurité sera – d'une façon provisoire – assurée conjointement par les forces de police palestinienne et israélienne.

5. Levée du blocus de Gaza
Dans les jours qui suivront la signature par les deux parties du traité de paix, Israël mettra fin au blocus de la bande de Gaza (c'est-à-dire du contrôle de l'espace maritime de la bande de Gaza.

Alternatives au traité de paix 
Dans l'éventualité où ce traité de paix ne pourrait pas être signé par les deux parties4, il sera mis fin aux négociations entre celles-ci. Il sera alors demandé à la communauté internationale (à travers le Conseil de sécurité de l'ONU) de reconnaître les frontières actuelles de l'État d'Israël – avec la ville de Jérusalem en sa totalité comme capitale de cet État – comme définitives. En même temps, il sera laissé aux Palestiniens le choix de choisir leur préférence : un État palestinien qui inclurait les territoires actuels de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, d'envisager une annexionde la bande de Gaza par l'Égypte, de créer une confédération entre la Cisjordanie et la Jordanie ou d'autres éventualités qui pourront voir le jour.
----------
Notes
1 Pour les Israéliens, cet aspect du traité sera certainement le plus difficile à faire accepter par leur parlement. Nous pensons toutefois que cela sera possible en considérant l'effort demandé aux Palestiniens en ce qui concerne le droit de retour des réfugiés (voir point suivant).
2 Un accord devrait intervenir sur l'accueil de quelques centaines de familles.
3  L'origine précise de l'existence des réfugiés est un sujet qui ne fait pas l'unanimité chez les historiens. Dans tous les cas, dans la mesure où un effort important est demandé à la partie israélienne en ce qui concerne le statut de Jérusalem, il est demandé un effort tout aussi conséquent aux Palestiniens.
4 Vraisemblablement à cause du refus israélien de séparer la ville de Jérusalem ou le refus palestinien d'abandonner la revendication du droit de retour pour les réfugiés.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire